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Paroles et musiques : Axel Chill (sauf 14)


La fleur de l'âge


Je suis né sans crier gare
Débarqué à l’arrivée
Les valises bourrées d’espoir
Attention au départ

C’est l’histoire d’une vie au jardin des sages
Tout au long de la vie c’est la fleur de l’âge

J’attends la correspondance
Ado laissant sur le quai
Dix ans de jeu, d’insouciance
Les copains, les grandes vacances

C’est l’histoire d’une vie au jardin des sages
Tout au long de la vie c’est la fleur de l’âge

C’est l’âge où les wagons décrochent
Celui qu’on a pas tous les jours
Souvent traînant les galoches
Dans les rangs d’un train fantoche

C’est l’histoire d’une vie au jardin des sages
Tout au long de la vie c’est la fleur de l’âge

Chemin de croix, de ferraille
A la pagaille abonné
Mais la famille et la marmaille
Me remettent sur les rails
 
C’est l’histoire d’une vie au jardin des sages
Tout au long de la vie c’est la fleur de l’âge

L’aller simple démotive
La « quadra blues » nostalgie
Le présent : un leitmotiv
L’avenir : ma locomotive
 
C’est l’histoire d’une vie au jardin des sages
Tout au long de la vie c’est la fleur de l’âge

Un demi-siècle et dans le virage
J’ai les contrôleurs aux fesses
Des fourmis dans les bagages
Carte vermeille ou voie de garage
 
C’est l’histoire d’une vie au jardin des sages
Tout au long de la vie c’est la fleur de l’âge

J’entends au loin la sirène
Tirez d’alarme le signal
Je laisse passer la soixantaine
Je vais peut-être descendre à la prochaine
 
C’est l’histoire d’une vie au jardin des sages
Tout au long de la vie c’est la fleur de l’âge

Je suis mort sans crier gare
A la station « Paradis »
J’attends le prochain départ
Mais ça c’est une autre histoire

Celle d’une autre vie au jardin des sages
Tout au long de la vie c’est la fleur de l’âge


La bonne composition

Toujours de bonne composition
J’entretiens  la conversation

C’est une soirée comme tant d’autres
J’y suis mais c’est pas ma faute
Comme un chien dans un jeu d’ quilles
L’élu de la belle-famille
Je m’instruis là sans sous-titre
Et comme je n’ai pas le rôle titre
Je fais de la figuration

Celui-là me cire les pompes
D’une évidence à tout rompre
Quelle élégance, même dans l’effort
Et si j’étais pas du même bord
Celui-là c’est monsieur l’ maire
C’est très bon pour sa carrière
En vue des prochaines élections

Toujours de bonne composition
J’entretiens  la conversation
Je fais sourire quand on me sonne
Honneur à mon éducation
Toujours de bonne composition
Fidèle à ma réputation
Je fais sourire quand on me sonne
J’entretiens  la conversation

Et les courbettes à sa pimbêche…
La quarantaine, plutôt revêche
Egoïste, capricieuse
La garde-robe généreuse
Elle me raconte en détail
Que les risques sont de taille
Lors d’une énième liposuccion

Et mon curé chez les puristes
Un « pédophilatéliste »
Cache son jeu et ses passions
Les timbres et les petits garçons
Les on-dit et la rumeur
Ne vont pas en la faveur
De sa lubrique collection

Toujours de bonne composition
J’entretiens  la conversation
Je fais sourire quand on me sonne
Honneur à mon éducation
Toujours de bonne composition
Fidèle à ma réputation
Je fais sourire quand on me sonne
J’entretiens  la conversation

Il reluque un peu bizarre
L’intello pas rigolard
Un petit génie en herbe
Boutonneux et imberbe
C’est le roi d’ l’informatique
A douze ans c’est magnifique
Ce doux manque d’imagination

Mes respects mon Général
A vos ordres, y ‘a plus de morale
Tout se perd, même les saisons
La retraite vous donne raison
J’adhère à vos bons souvenirs
Moi qui n’ai pas su remplir
Mes militaires obligations

Toujours de bonne composition
J’entretiens  la conversation

Mais tout va bien. Réflexion faite
Je m’en réfère aux phrases toutes faites
Monsieur le maire est un honnête homme
Le pré-pubère : un surhomme
La pimbêche n’en est pas une
Mon Général est sans rancune
Beau-papa est toujours content
Au grand bonheur de belle-maman
Monsieur l’ curé aime vos enfants
Et ça c’est plutôt important
C’est ça la vie. Un point c’est tout
Il faut du monde pour faire un tout
Qu’on apprenne à aimer les êtres
Comme ils sont. C’est dans la tête
Une question d’organisation

Toujours de bonne composition
J’entretiens  la conversation
Je fais sourire quand on me sonne
Honneur à mon éducation
Toujours de bonne composition
Fidèle à ma réputation
Je fais sourire quand on me sonne
J’entretiens  la conversation


La Rotonde

Il est, ici, midi passé du quart
Pastaga partie. Accroché au comptoir
De la poésie et des têtes de cons
Moi j’entends cette chanson

Il coule ici la crème d’Epicure
La philosophie des fainéants de nature
Une confrérie de la bière pression
Moi j’entends cette chanson

Et je refais le monde
En deux temps, trois mouvements, quatre secondes
Saint-Carafon sifflé à la Rotonde
C’est insolent comme je refais le monde

Oui mais d’ici Dieu que la vue est belle
Dans l’évier Josie bichonne sa vaisselle
Tu l’as dit bouffi : y‘a du monde au balcon
Moi j’entends cette chanson

C’est vrai qu’ici les piliers émérites
Au pied de son lit, feraient bien les trois-huit
Même plus éconduits que le moindre couillon
Moi j’entends cette chanson

Et je refais le monde
En deux temps, trois mouvements, quatre secondes
Saint-Carafon sifflé à la Rotonde
C’est assommant  comme je refais le monde

La vie d’ici à des parfums d’ailleurs
C’est d’ailleurs ici que l’on passe des heures
A Pondichéry comme à Pont-à-Mousson
On entend cette chanson et on refait le monde

Et c’est ici que je claque une oseille
Qui n’a pas mûri, tous les lendemains de la veille
D’un revenu dit « minimum d’insertion »
Mais j’entends cette chanson

Et je refais le monde
En deux temps, trois mouvements, quatre secondes
Saint-Carafon sifflé à la Rotonde
C’est inquiétant comme je refais le monde

 
La coquille

Depuis la plus tendre enfance ça me turlupine
Pourquoi n’ai-je pas eu la chance d’être une frangine
Pourquoi mégères et matrones à la sainte famille
Hurlaient: « comme elle mignonne votre petite fille »

Du haut de mes quatre pommes je faisais les gros yeux
J’assumais mon statut d’homme tant que faire se peut
Chassez donc le naturel, qui dans votre dos,
Inlassablement fidèle revient au galop

A l’origine j’suis l’héroïne de ma vie d’embryon
Dans la coquille j’étais une fille je n’étais pas un garçon

J’ai fui les douches collectives et la platitude
Des blagues un peu primitives sur la blontitude
Tout nu dans un pédiluve où les bras vous tombent
Achevés par des effluves venant d’outre tombe

Je verse une larmichette devant les sitcom
J’ai un cœur de midinette. C’est tout un péplum
Si tendre, pas trop quand même. Droit dans ses chaussures
J’ai une aversion certaine pour les fioritures

A l’origine j’suis l’héroïne de ma vie d’embryon
Dans la coquille j’étais une fille je n’étais pas un garçon

Eglantine me raconte ses histoires de cœur
Les fleurettes qu’on lui conte je les connais par cœur
Barbara se maque à ‘Dam.  Mademoiselle en pince
Pour le galant de ces dames : Monsieur Charmant Prince

Un jour je fais du lèche-vitrine avec Amélie
J’essaie des robes et des jeans avec Mélanie
Ce n’est pas moi qui les enfile mais c’est bien pratique
Je fais office de bonne copine pour faire les boutiques

A l’origine j’suis l’héroïne de ma vie d’embryon
Dans la coquille j’étais une fille je n’étais pas un garçon

Je ne serai jamais une autre. Oui, Dieu m’en préserve
Il m’a donné gueule d’apôtre et je la conserve
Je reste un ami Pierrot. Pierrot ça me va bien
Et c’est plus gracieux que Colombine…au masculin

A l’origine j’suis l’héroïne de ma vie d’embryon
Dans la coquille j’étais une fille je n’étais pas un garçon


Vaciller

Mine de rien j’aurais dû m’en douter
Les conditions n’étaient pas nettes
Les propositions malhonnêtes
Naïvement je me suis engouffré
En porte-à-faux. Le pas fragile
Un balancier toujours mobile
Sur le fil de la continuité
Je me suis lancé comme un seul homme
Un funambule qui ne sait pas où aller

Vaciller.
Passer ma vie à l’embrasser
Et vaciller… Vaciller…

Mine de rien j’aurais pu redouter
Cette fleur de peau un peu trop vive
Une insurrection maladive
Qui m’a valu bien des échauffourées
Que la vie soit une fête foraine
Une fable de La Fontaine
Où la morale saurait nous montrer
A la souffrance des aptitudes
A l’espérance son assiduité

Vaciller
Passer ma vie à l’embrasser
Et vaciller… Vaciller…

Mine de rien j’aurais dû m’en douter
Ce « tant besoin » d’adrénaline
Cette carence en vitamine
Etait-ce le fruit de la banalité ?
Trouver sa place dans le décor
Sans compter les cons qui s’ignorent
Dans le nectar de la futilité
Où j’ai soudain trempé mes lèvres
C’était trop bon. J’ai pas pu lutter

Vaciller.
Passer ma vie à l’embrasser
Et vaciller… Vaciller…

Tu sais ce que j’ lui dis à l’humanité…
Fallait pas commencer


Une fille à ton bras

L’une avide, intrépide
Et si jolie ma foi
Aucune larme, aucune ride
Rien que deux lèvres humides
Qui dessinent et décident
De la chaleur de leurs ébats

L’autre acide, insipide
Parfois jolie à voir
Une paire d’yeux livide
Qui, lucide élucide
Quand l’amour coïncide
Aux limites de son territoire

Cherche une fille à ton bras
Le destin le tolère
Car ça n’est pas si facile
De garder à la fois
La passion et la foi
Au plus profond de toi
Te surpasser tu dois
Pour que l’envie caresse le style
Le destin le tolère…
Du bout des doigts

L’une, peu fière s’indiffère
Trompant d’hôtels en bars
C’est dans cette atmosphère
Qu’elle sévit, elle, sévère
Mesurant sans manière
Toute l’ampleur de ses écarts

L’autre, amère, désespère
A chaque coin de rue
Trompée de toutes manières
Les aveux d’adultère
Qu’on lui sert en dessert
Elle ne les supportera plus

Cherche une fille à ton bras
Le destin le tolère
Car ça n’est pas si facile
De garder à la fois
La passion et la foi
Au plus profond de toi
Te surpasser tu dois
Pour que l’envie caresse le style
Le destin le tolère…
Du bout des doigts

L’autre et l’une sont fortune
Et misère à la fois
Si ce n’est l’autre c’est l’une
Si ce n’est lui c’est moi
Allez donc sans rancune
Mes amours, nous sommes fait pour ça…


L'aventure

Avec le temps retrouvé
Ne vivre que les belles images
Précieuses et "balluchonnées"
Comme celles des gens du voyage
Un bras de mer, un navire
Tu m’as pas vu m’enfuir
Tandis que la ville s’écroule
Comme un ruban qui déroule
Partir à la découverte
Revenir à l’état sauvage

Désolé si d’aventure
Je n’avais plus d’aventures
Je ne serais plus un Homme
Et si je n’ai plus d’aventures
Désolé si d’aventure
Je ne restais plus qu’un Homme

De tous ces cœurs qu’on butine
Ne reste que les sépultures
Ces petits cœurs qui s’agglutinent
J’en fais my « Happy culture »
Avec Eros j’ai un pacte
Le même désir intact
Vénus m’offre la fortune
Par le nectar de chacune
Je vais, je viens comme je paie
Le prix de la désinvolture
 
Désolé si d’aventure
Je n’avais plus d’aventures
Je ne serais plus un Homme
Et si je n’ai plus d’aventures
Désolé si d’aventure
Je ne restais plus qu’un Homme

Un bon vivant, comme un roi
Au paradis des heures sereines
Un excellent mort, ma foi
Les sentiments, plus la peine
Ma vie, mon corps à l’épreuve
Dans le cœur de ma veuve
Restent à jamais les étreintes
Et du mien comme une empreinte
Ici le temps bat son plein
Mais ici-bas la coupe est pleine

Désolé si d’aventure
Je n’avais plus d’aventures
Je ne serais plus un Homme
Et si je n’ai plus d’aventures
Désolé si d’aventure
Je ne restais plus qu’un Homme


Busy

Elle rêvait doucement
A l’amoureuse vie d’étudiant
Des sentiments secondaires
Pendant qu’ j’ faisais mon plan d’ carrière

C’est dommage tout c’ qu’on s’ dit
Souvent vivant dans l’oubli
C’est normal tout c’ qu’on vit
On est « Busy » comme on dit

Un jour son caresse
Le doux confort d’un petit deux pièces
Que je délaisse. Faut qu’ j’ cravache
De PDG en DRH

C’est dommage tout c’ qu’on s’ dit
Souvent vivant dans l’oubli
C’est normal tout c’ qu’on vit
On est « Busy » comme on dit

C’était son rêve de gosse
De convoler en justes noces
Moi le négoce c’est ma science
Pour le bébé y a pas urgence

C’est dommage tout c’ qu’on s’ dit
Souvent vivant dans l’oubli
C’est normal tout c’ qu’on vit
On est « Busy » comme on dit

Rêver sa vie c’est mieux
Dans ce petit pavillon d’ banlieue
Même si monsieur rentre tard
Enchaînant les « bonjours bonsoirs »

C’est dommage tout c’ qu’on s’ dit
Souvent vivant dans l’oubli
C’est normal tout c’ qu’on vit
On est « busy » comme on dit

Ne plus jamais rêvant
Dans cette petite vie sans enfant
J’ai des soupçons quand elle sort
Et quand elle revient, des remords

Et puis un jour, avec lui
Elle est parti comme on dit…  « busy »

J’ai fait des rêves un deuil
J’ai même ravalé mon orgueil
La larme à l’œil j’ prend conscience
Que j’ai laissé passer ma chance


Le mauvais œil

On s’allongeait sur les feuilles
Il y avait un mauvais œil
On s’en foutait
Car, des plaisirs de fortune
Nous, c’est au clair de la lune
Qu’on s’en donnait
Le temps de s’ébouriffer
De tous nos yeux décernés
Au sommeil de minuit
A une heure très avancée
D’une nuit très agitée
On oubliait nos vies

Laisse les bruits qui courent
Sur l’embellie de l’amour

Passant de Pierre-Paul à Bill
De Jane à Marie Cécile
On s’en tapait
Pour nos amours volatiles
Nous, c’était en double-file
Qu’on stationnait
Le temps de s’amouracher
Laissez les amants
Laissez la prunelle de vos yeux
Laissez les amants, laissez
C’est pas de l’amour vous savez
Il y a beaucoup mieux
Laissez les amants, laissez
C’est pas de l’amour vous savez
On aura beaucoup mieux

Laisse les bruits qui courent
Sur l’embellie de l’amour
Ce sont des bruits si sourds
Que la folie veut lourds

On s’allongeait sur les feuilles
Et déjà, l’amour en deuil
On oubliait
Qu'il y avait ce mauvais œil
Mais…On s’en foutait

Laisse les bruits qui courent
Sur l’embellie de l’amour
Ce sont des bruits si sourds
Que la folie veut lourds


Je fume, je bois

Sur le divan, je m’assois
Et mon esprit s’achemine
Vers des vases de chine
Vers des étoffes de soie
Et sur le bout de mes doigts
J’inhale la paraffine
De l’essence divine

Je fume autant que je bois
Est-ce que je bois comme je fume
Quand là-haut y a d’ la brume
C’est peut-être pour ça qu’on boit
Là-haut c’est oh…la…la…la… !
Là-haut les halos m’allume
Y a tout ce que je bois qui fume

Moi je voulais juste
Être un enfant qui joue
Dans la cour d’une école
Dessiner des oiseaux
Et des fleurs pour ma mère

Dans les volutes je m’ébats
Et sous les voûtes opalines
Mes "hallus" enfantines
M’éloignent du sofa
Je noue l’étoffe de soie
Sur chaque vases de chine
Non, j’ suis pas fou. J’ fais mine

Moi je voulais juste
Être un enfant qui joue
Dans la cour d’une école
Dessiner des oiseaux
Et des fleurs pour ma mère

La caravane là-bas
Dans cette cabane où je niche
Je joue pas les fortiche
Mais j’ai ni chaud ni froid
J’ai jamais mis les holàs
Et quand là-haut y a d’ la brume
Sue le divan je m’assois
Et je fume, je bois
 

Les machines

Tout là-bas, regardez…
Une pile de dossiers
Prend ses quartiers d’été
Faudrait que tout le monde les prenne
Saisir sa chance et d’où qu’elle vienne
Ne plus payer pour tout ce temps qu’on nous prélève
Faut croire que tout le monde en crève

J’avais longtemps trimé
Sous les pluies diluviennes
Mais j’ai laissé tomber
Avant que l’envie revienne
En m’ disant : Tiens ! Pourvu qu’on tienne
Ne plus rien faire et puis attendre la relève
Faut croire que tout le monde en crève

On fait de son mieux
Trop malheureux à l’usine
On est pas des machines

J’en ai souvent rêvé…
Une pelle de chantier
Dans les bras de Morphée
Pour qu’enfin tout le monde comprenne
Que travailler nous, ça nous gêne
Ne plus maudire tous ces matins où on s’ lève
Faut croire que tout le monde en crève
 
On fait de son mieux
Trop malheureux à l’usine
On est pas des machines

Ce n’est pas superflu
Et c’est même l’essence même
De ce qu’on a voulu
Il faut que tout le monde se souvienne
Qu’à l’heure, au jour ou à la semaine
Ne plus rien faire et puis attendre la relève
Faut croire que tout le monde en crève

On fait de son mieux
Trop malheureux à l’usine
On est pas des machines


Le mélo de Lise

Tout se noie, tout se perd dans le flou d’un regard
A tort et à travers, on défie le hasard
La poupée Mélusine, les jouets s’amoncellent
Girouette, dodeline. Ce monde est bien à elle
C’est le mélo de Lise. Le vacarme à la pelle
Le désordre à sa guise

Comme on fait les gros yeux aux enfants de son âge
On réprimande un peu et souvent davantage
Déchirer l’air moqueur une bande dessinée
Ou piétiner la fleur du vase renversé
Dans le mélo de Lise on pardonne l’excès
Et la moindre bêtise


Y a pas besoin d’amphétamines
De prière ou de poudre aux yeux
On a beau faire, on a beau dire
C’est pas pour ça qu’on lui en veut

Elle découvre son corps. Soumise à l’handicap
Elle se pince, elle se mord. Elle s’en fout , elle s’en tape
Le désir de la môme c’est l’épreuve et le test
Enrayer le syndrome, la peur et tout le reste
Mais le mélo de Lise c’est parfois dans les gestes
L’incroyable maîtrise

Y a pas besoin d’amphétamines
De prière ou de poudre aux yeux
On a beau faire, on a beau dire
C’est pas pour ça qu’on lui en veut

Tout se noie, tout se perd dans le flou d’un regard
A tort et à travers, on défie le hasard
La poupée Mélusine dans ces bras démentiels
Le silence avoisine les zéro décibels
La douceur est de mise, à jamais éternelle
Dans le mélo de Lise


Y a jamais rien qui t'émerveille

Il me manque quelque chose
Ici y a pas c’ qui faut
C’est pas assez
Ou bien c’est toujours trop
J’en ai assez
Qui m’a laissé K.O.
Qu’a mis la dose

Y a plus rien qui m’électrise
Ici il paraît qu’y’ a tout
Pour qu’on ricane
Moi j’ai plutôt du mou
Dans les canes
Et ma vie c’est la tour de Pise

Et chaque fois que je m’oublie dans ces peines
De ci de là, on se moque et on dit de moi
Pauvre de toi, c’est toujours pareil
Y a jamais  rien qui t’émerveille

Y a plus rien qui m’émoustille
Et si je dois trier
Tout c’ qui m’ sidère
Je vais pas balayer
La terre entière
Il me faut verrouiller
Mes écoutilles

Il me manque quelque part
Ici ou là, c’est sûr
De l’appétit
Le goût de l’aventure
Des sucreries
Moi, ma vie c’est pas du caviar

Et chaque fois que je m’oublie dans ces peines
De ci de là, on se moque et on dit de moi
Pauvre de toi, c’est toujours pareil
Y a jamais  rien qui t’émerveille
Et chaque fois que j’ai du gris dans les veines
De ci de là, on se moque et on dit de moi
Pauvre de toi, c’est toujours pareil
Y a jamais  rien qui t’émerveille

Il me manque quelque chose
Ici y a pas c’ qui faut
C’est pas assez
Ou bien c’est toujours trop
J’en ai assez
Qui m’a laissé K.O.
Qu’a mis la dose

Il me manque quelque chose
Ici y a pas c’ que j’ veux
C’est pas assez
Ou c’est toujours trop peu
J’en ai assez
Mais la vie c’est pas toujours rose

Et chaque fois que je m’oublie dans ces peines
De ci de là, on se moque et on dit de moi
Pauvre de toi, c’est toujours pareil
Y a jamais  rien qui t’émerveille
Et chaque fois que j’ai du gris dans les veines
De ci de là, on se moque et on dit de moi
Pauvre de toi, c’est toujours pareil
Y a jamais  rien qui t’émerveille


Vesoul (Jacques Brel)

T'as voulu voir Vierzon et on a vu Vierzon
T'as voulu voir Vesoul et on on a vu Vesoul
T'as voulu voir Honfleur et on a vu Honfleur
T'as voulu voir Hambourg et on a vu Hambourg
J'ai voulu voir Anvers on a revu Hambourg
J'ai voulu voir ta sœur et on a vu ta mère comme toujours

T'as plus aimé Vierzon on a quitté Vierzon
T'as plus aimé Vesoul on a quitté Vesoul
T'as plus aimé Honfleur on a quitté Honfleur
T'as plus aimé Hambourg on a quité Hambourg
T'as voulu voir Anvers on n'a vu qu'ses faubourgs
Tu n'as plus aimé ta mère on a quitté sa sœur comme toujours

Mais je te le dis je n'irai pas plus loin
Mais je te préviens j'irai pas à Paris.
D'ailleurs j'ai horreur de tous les flonflons
De la valse musette et de l’accordéon

T'as voulu voir Paris et on a vu Paris,
T'as voulu voir Dutronc et on a vu Dutronc
J'ai voulu voir ta sœur j'ai vu le mont Valérien
T'as voulu voir Hortense elle était dans l'Cantal
Je voulais voir Byzance et on a vu Pigalle
À la gare Saint-Lazare j'ai vu les  Fleurs du Mal par hasard

T'as plus aimé Paris on a quitté Paris
T'as plus aimé Dutronc on a quitté Dutronc
Maintenant je confonds ta sœur et le mont Valérien
De ce que je sais d'Hortense j'irai plus dans l'Cantal,
Et tant pis pour Byzance puisque j'ai vu Pigalle,
Et la gare Saint-Lazare c'est cher et ça fait mal au hasard

Mais je te le redis je n'irai pas plus loin
Mais je te préviens j'irai pas à Paris
D'ailleurs j'ai horreur de tous les flonflons
De la valse musette et de l’accordéon

T'as voulu voir Vierzon et on a vu Vierzon
T'as voulu voir Vesoul et on on a vu Vesoul
T'as voulu voir Honfleur et on a vu Honfleur
T'as voulu voir Hambourg et on a vu Hambourg
J'ai voulu voir Anvers on a revu Hambourg
J'ai voulu voir ta sœur et on a vu ta mère comme toujours

T'as plus aimé Vierzon on a quitté Vierzon
T'as plus aimé Vesoul on a quitté Vesoul
T'as plus aimé Honfleur on a quitté Honfleur
T'as plus aimé Hambourg on a quité Hambourg
T'as voulu voir Anvers on n'a vu qu'ses faubourgs
Tu n'as plus aimé ta mère on a quitté sa sœur comme toujours

Mais je te le re redis je n'irai pas plus loin
Mais je te préviens j'irai pas à Paris
D'ailleurs j'ai horreur de tous les flonflons
De la valse musette et de l’accordéon

T'as voulu voir Paris et on a vu Paris,
T'as voulu voir Dutronc et on a vu Dutronc
J'ai voulu voir ta sœur j'ai vu le mont Valérien
T'as voulu voir Hortense elle était dans l'Cantal
Je voulais voir Byzance et on a vu Pigalle
À la gare Saint-Lazare j'ai vu les  Fleurs du Mal par hasard

T'as plus aimé Paris on a quitté Paris
T'as plus aimé Dutronc on a quitté Dutronc
Maintenant je confonds ta sœur et le mont Valérien
De ce que je sais d'Hortense j'irai plus dans l'Cantal,
Et tant pis pour Byzance puisque j'ai vu Pigalle,
Et la gare Saint-Lazare c'est cher et ça fait mal au hasard

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